Les deux Groenlandais de tête traçaient après moi, puis il y avait deux Huskies au milieu,
dont ma Nykyt, et deux autres Groenlandais devant le traîneau:


J'avais aussi un faible pour le Groenlandais de tête, à droite, qui est flou sur la photo,
mais que j'ai ressorti de mes archives, le voici avec ma chienne Huskie blanche de 28kg:




sur cette dernière photo, la différence de taille est nette:

Le père de ce Groenlandais a vécu à Eigergletscher, l'élevage du Jungfraujoch,
qui n'existe plus depuis 2008,  et j'étais monté pour le tenir lors d'une saillie
avec la Groenlandaise noire et blanche de mes amis:

c'était en 1999!

Les Groenlandais de pure race avaient été élevés dès la construction de la ligne de chemin de fer du Jungfraujoch,
le plus haut d'Europe, et promenaient les touristes sur le glacier à 3400 m d'altitude,
mais cette activité jugée peu rentable a disparu, comme le montre cette image:


Il reste peu de souvenirs de cette époque sur Internet et je n'ai trouvé que ces images:


devant le Mönch:



Me voici donc bien entouré:


et, au pied des célèbres montagnes que sont l'Eiger, le Mönch et la Jungfrau (ici):




Nykyt (à gauche!) a passé aussi par là:


elle a même été détachée, après avoir été présentée aux Groenlandais:




et serait volontiers restée avec eux:

Toujours à propos de Groenlandais, j'ai accompagné un puissant attelage dans des conditions excellentes,
dans le Jura, en fin de saison, pendant que ma Nykyt faisait un plus petit parcours avec ses potes du même âge:
















voici la plus haute combe du Jura, dont l'altitude est comprise entre 1400 m et 1500 m:




dans cette région, proche de Bois d'Amont (côté France) et du col du Marchairuz,
nous pouvons parcourir des boucles de 30 km sans devoir traverser une route,
et aussi en allant dans la direction du col du Mollendruz, mais en croisant la piste de fond:








les chiens font un virage pour que je puisse photographier l'attelage
devant le Mont Tendre (1679m, le plus vaste sommet du Jura après le Risoux):




après 30 km, les chiens ne sont pas fatigués, mais les bipèdes oui:



c'était un exercice de conduite de traîneau pour les derniers km...
les chiens connaissaient le chemin du retour!

J'ai vécu un très grand nombre d'aventures dans le Jura et c'est là que j'ai parcouru le plus de km,
parfois plus de 30 en une randonnée, et, avec mes skis de fond, je devais partir bien avant le premier attelage,
pour être rejoint au bout de 5 km, et parfois je devais refaire une boucle de 20 km l'après-midi,
pour conduite un autre attelage... presque toujours hors des pistes de ski de fond.
Ma première chienne, Nykyt, a parcouru plusieurs milliers de km dans le Jura pendant sa vie,
le plus souvent dans la neige tracée uniquement par mes skis de fond de randonnée...

Voici un souvenir d'un vrai hiver.
La mer de brouillard s'étend sur tout le plateau suisse entre le Jura et les Alpes,
avec le Mont Blanc qui domine tout au fond:

la chienne Montagne des Pyrénées attachée (pas seulement pour être sur la photo!) ferme la marche.

le résultat de plus de deux mois de gel continu:












le lac de Joux (1008 m d'altitude) est entièrement gelé,
sur lequel des attelages de chiens et de chevaux passaient sans risque:

la fente longeant le bord du lac résulte de la baisse du niveau de l'eau!

plus haut, vers 1500 m, pas de givre mais une neige poudreuse de rêve, comme en Laponie:

les chiens se confondent avec le paysage!



dans la forêt, il faut se frayer un chemin entre les arbres dont les branches se sont écartées
ou cassées sous le poids de la neige:


l'entrée de la glacière de St-Georges, petite réserve naturelle de neige toute l'année,
est ouverte au public l'été:


voici la combe la plus froide du Jura, inhabitée, car le thermomètre peut y descendre jusqu'à –52°C,
selon un thermomètre minima-maxima laissé au niveau de la neige pendant une nuit claire de grand froid:


les clairières près des crêtes sont plus accueillantes, et il peut y faire une douceur printanière au soleil:




nous rencontrons parfois des traces de motoneige que les chiens ont de la peine à quitter
après les avoir utilisées sur quelques km:



après avoir pris ces deux photos, l'attelage a pris tellement d'avance que je n'ai plus réussi à le suivre...

Dans les pires conditions de tempête, ils tiraient mieux que par beau temps...

Quelques images de conditions pénibles:

Nykyt, entre deux couples de Groenlandais, hurlait presque aussi fort que le vent,
pour manifester son mécontentement!

à l'abri dans une doline (dépression du terrain typiquement jurassienne, l'opposé de colline),
elle chantait doucement en disant merci:


et, à nouveau en plein blizzard, avec le Mont Blanc au fond,
elle se protégeait du vent derrière les Groenlandais qui le supportent mieux:


elle s'est pourtant bien habituée à cette ambiance polaire:


une autre fois, avec des rafales insupportables (plus de 100 km/h):


même dans un endroit abrité, on subissait des tourbillons de neige soufflée
qui me faisaient vite ranger mon appareil de photo dans la poche,
avec la conséquence qu'il s'est bloqué après; la neige qui s'introduisait partout,
a fondu et regelé dans ma poche, le mettant momentanément hors service...


Nous avons connu tous les temps, y compris les conditions printanières du mois d'avril
où nous devions faire des pauses à l'ombre, tellement les chiens souffraient de la chaleur:


et aussi du brouillard, des passages sur l'herbe:

Voici une autre belle combe, entre 1300m et 1400m d'altitude, au sud du Mont Tendre:






et, côté ouest du Mont Tendre où nous montons au-dessus de 1500m:






un de ces puits montre que l'eau est précieuse dans la Jura, une région pauvre en rivières:


les nombreuses crêtes jurassiennes sont accessibles en traîneau,
à condition de faire la trace soi-même:

Les derniers descendants pur race de cette lignée sont certainement ces deux Groenlandais:




La chienne, en tête, s'appelle Tamka et le mâle Darwik.

Je n'ai pas encore épuisé mes ressources, ce qui est plus difficile, c'est de les publier dans un certain ordre,
j'ai choisi par lieu ou par type d'évènement plutôt que par ordre chronologique...

Frère et soeur:


Duo hétérogène mais efficace:




Un quatuor parfait:









cette image est floue, comme le souvenir de ces quatre super-compagnons disparus,
contemplés par des yeux embués...

Dans le même ordre d'idées, voici des images inédites et inoubliables d'un attelage
qui passe par-dessus le toit d'une ferme d'alpage:


c'était en mars 2006, avec une couche de neige à 1300m d'altitude
qui variait entre 2m et 4m d'épaisseur selon l'exposition au vent d'ouest...
et de la neige bien compacte, résultant d'une dizaine de mètres de chutes de neige!
pourtant rien à voir avec ce qui tombe au col du Grand St-Bernard,
avec le record de 24m de neige tombés cet hiver!

nous avons passé d'abord à côté de cette ferme:


puis, une autre, plus accessible:


une occasion de faire un excellent exercice de conduite d'attelage,
car les chiens auraient préféré passer à côté de cette ferme,
malgré mes traces de ski de fond sur le toit:


c'était surtout ma chienne Nykyt blanche qui avait voulu abandonner l'escalade du toit,
au moment où j'étais redescendu pour faire des photos, puis les chiens ont dû m'attendre sur le toit
pendant que je remontais pour photographier la suite de l'exercice:





il faisait trop chaud et les chiens appréciaient les pauses photos:


pendant la pause sur le toit, j'ai profité de m'éloigner jusqu'au meilleur point de vue:
















Il faudrait des hivers pareils pour que nos glaciers arrêtent de reculer, car pour produire un mètre de glace,
il faut 10 mètres de chutes de neige et en 2003, certains glaciers ont perdu plus de 6 mètres d'épaisseur,
or il ne tombe jamais 60 m de neige en un hiver... j'ajoute que la canicule de 2015 a été encore pire...