Première partieL'histoire de l'adoption de
Saskia, puis de
JiroLa belle histoire commence le 9 novembre 2007, lors d'une promenade avec ma belle
Nykyt, ma première huskie, toute blanche,
en compagnie d'une connaissance de longue date qui me signale la présence d’une chienne huskie
au refuge SPA le plus proche de Vevey.
Pour en savoir plus, je visite le site de ce refuge et découvre son nom,
Saskja, âgée de
17 mois.
Le lendemain, c’est le 11ème anniversaire de
Nykyt, qui commençait à se lasser des grandes promenades.
Pourquoi pas la présenter à
Nykyt qui a toujours cherché le contact avec les autres chiens?
L'occasion est unique, en plus il vient de neiger dans les Préalpes.
Au refuge, la voici donc qui accourt à la réception, toute pleine d’enthousiasme,
le regard attentif, en quête d’affection, remplie d’espoir, quelle belle présentation!
Elle me surprend par le pelage de son dos gris foncé, sa petite taille pour une chienne huskie,
ses grands yeux foncés en forme d’amande et enfin ses côtes apparentes sous une peau mince et un poil terne.
Inutile de la proposer à un
musher, elle est trop fragile.
Son passé de citadine a fait d’elle une gentille chienne de compagnie, vive et joyeuse.
Vite dit, vite fait et nous voilà en route pour un tour aux
Paccots, à une dizaine de minutes de route!
Il y a 20 cm de neige fraîche et il neige toujours! Suivant l'exemple de
Nykyt,
Saskja saute du coffre, fait des bonds impressionnants, happant les flocons comme des mouches au vol,
puis s’intéresse au manteau neigeux si doux, regardant sa nouvelle copine se rouler dans la neige.
Nykyt, en bonne chienne de tête, nous conduit fièrement jusque sur la crête du
Pralet, dans la tempête de neige.
Saskja tire de toutes ses forces sur sa laisse et je me demande comment elle peut avoir autant d’énergie.
« Bon anniversaire
Nyk! Cela fait longtemps que tu n’as montré une telle forme!
ton cadeau, c'est Saskja, et tant mieux si elle te plaît!»
De retour au refuge, j’accepte de prendre
Saskja à l’essai pendant deux semaines.
Pourtant l’idée de faire cohabiter 2 chiennes ayant
10 ans de différence, me paraissait saugrenue:
Nykyt va-t-elle partager son espace vital, un appartement de 100m2 avec une grande terrasse?
En fait, là n’était pas la principale difficulté.
Saskja avait été nourrie essentiellement de restes de repas et tout aliment autre que du poisson ou du poulet cuit
lui donnait des diarrhées. Aucun médicament n’a pu réduire ses problèmes de digestion.
De plus Saskja était anorexique. Souvent découragé,je me disais qu’il fallait tenir bon.
Soutenu par le personnel du refuge, j’ai poursuivi l’éducation de
Saskja, car elle n'était pas propre à la maison.
Si pour
Nykyt l’
éducation-biscuit fonctionne bien, pour
Saskja l'intérêt pour les friandises ne marche pas.
Je remarquai que
Saskja mangeait plus après de longues promenades, mais elle ne dépassait pas
13 kilos.
Pourtant elle a vite commencé à tirer le traineau et fait de nouvelles connaissances.
Ses muscles se durcissaient, mais ses ennuis intestinaux ne s’amélioraient pas.
On m'a même dit qu'elle n'était pas viable et qu'il fallait l'euthanasier!
La stérilisation provoque normalement une prise de poids et comme l'opération n'avait pas encore été faite au refuge,
je l'ai fixée d'urgence juste avant les vacances de Noël, quitte à les gâcher.
L’opération fut salutaire car mon vétérinaire a découvert et éliminé à cette occasion une
hernie viscérale.
Aujourd’hui
Saskja, qui est devenu la belle
Saskia, a dépassé les
15 kg grâce à une alimentation adaptée à elle,
mais presque sans croquettes: du saumon, du poulet, du canard, de la viande hachée, toujours légèrement cuit dans de l'eau,
en fait une sorte de goulache tiède avec une sauce au yogourt LC1, bien hydratante; elle goûte volontiers des boîtes
Anifitet des croquettes
Orijen, sans céréales bien sûr.
Sa queue est devenue magnifique et son poil brillant et doux.
Elle est infatigable en promenade et a été attelée au traîneau de nombreuses fois avec
Nykyt.
De nombreux posts sont consacrés à ses exploits, comme par exemple l'ascension d'un sommet de 4160m d'altitude...
Dans « notre » appartement, mes chiennes se sont d'abord partagé la même corbeille:
puis ont eu chacune leur lit à côté du mien:
Mais il suffisait que l’une s’installe quelque part pour que l’autre vienne la rejoindre!
À la maison,
Nykyt me réveillait avec son « langage-loup » plus proche de celui de
Jiro que de la jolie voix de
Saskia.
De vrais enfants gâtés chez un maître sportif qui leur a déjà offert des milliers de km dans la neige,
bien avant qu'il prenne sa retraite professionnelle...

Sans rechercher la compétition, ces sorties ont amélioré considérablement la santé de
Saskia,
tout suscitant l'admiration.
Et
Nykyt a pu refaire des courses qui semblaient appartenir au passé, avec une motivation retrouvée.
De plus, la recherche de promenades variées m’a poussé à connaître parfaitement toute ma région,
des
Alpes valaisannes au
Jura, en passant par le
Jorat, la grande forêt des environs de
Lausanne.
Saskia a été mon rayon de soleil, retardant le déclin de
Nykyt,
tout en m’assurant une compagnie lorsque celle-ci devait nous quitter.
Hélas,
Nykyt est décédée en janvier 2010, et
Saskia est restée seule avec moi pendant trois ans,
avant de cohabiter avec
Snoupy, le husky mâle blanc, en pension pendant deux semaines:
https://chiens-de-traineau.forumactif.com/t2551-snoupy-nouveau-copain-de-saskia?highlight=Saskia+et+Snoupyque j'ai dû rendre à sa propriétaire...
***
Depuis deux semaines en box à la SPA d'
Ardon (Suisse),
Jiro (ce nom qui veut dire "
le premier" en japonais lui avait été donné en l'honneur de l'un des deux huskies survivants de l'expédition
Antarctica, l'autre étant
Taro), ce très bel husky a été abandonné par son maître, qui est parti à l'étranger.
J'ai donc oublié mon voeu le plus cher, soit d'avoir un mâle blanc aux côtés de Saskia, en souvenir de ma première chienne Nykyt, blanche comme la neige. Je ne tiens pas à raconter ici toute l'histoire des tergiversations de la propriétaire de Snoupy et des problèmes que j'ai connus après les deux magnifiques semaines qu'il a passées avec Saskia.
La déprime de Saskia après avoir dû ramener Snoupy m'a poussé à lui trouver un nouveau compagnon le plus rapidement possible et ceci ne pouvait se faire qu'un samedi dans ce refuge. Les premières minutes de leur rencontre ont bien vite tourné à une partie de jeu dans les quelques restes de neige entre les rangées de vignes valaisannes.
Quant à Snoupy, il a été content de retrouver momentanément sa famille, dont son fils Caramel, Husky x Labrador, et sa propriétaire qui voulait le reprendre d'abord 2 ou 3 jours, puis c'est devenu une semaine ou plus... le prétexte était de lui permettre de récupérer après ces
deux semaines de neige épuisantes... (bien sûr, il n'avait encore jamais été soumis à un tel effort, avec une Saskia en pleine forme!)
Pour moi, un choix très douloureux s'est imposé après l'énorme investissement que j'ai consacré à ce dernier et les trois allers et retours de 170km dont deux auraient pu être évités!
Jiro, déjà à la SPA depuis 2 semaines mais pas encore castré, m'a paru nettement plus en danger que Snoupy, qui n'était pas encore officiellement à l'adoption.
Plus tard, Snoupy a été bel et bien abandonné et a été accueilli à l'Eden Valley; il a fallu plus de 6 mois pour qu'il trouve enfin une famille d'adoption; j'aurais bien aimé avoir de ses nouvelles...
Caramel a également été abandonné puis adopté plus tard.
Jiro aurait peut-être vécu encore plusieurs mois en box, comme bien d'autres sont restés longtemps dans les refuges en Suisse.
C'est Saskia qui a eu le dernier mot: déjà une heure après l'avoir vu sauter dans la vari-kennel destinée à Snoupy, les deux petits loups se sont éclatés ensemble dans la neige poudreuse des Préalpes. J'ai vu Saskia revivre le bonheur parfait et senti que Jiro allait la respecter même mieux que Snoupy.
Rien du passé de Jiro ne m'a été communiqué, ni sur son alimentation, ni sur sa sociabilité, ses habitudes et activités sportives; il n'était pas castré mais son carnet de vaccination était au moins en ordre et pour moi, c'était l'essentiel; peu importe finalement son passé, les SPA effacent généralement tous les indices, comme pédigree et élevage, qui permettraient de retrouver l'ancien propriétaire! L'adoption est définitive au bout de deux semaines à l'essai.
Par précaution, je tenais à ce que Jiro entre dans son nouveau logement après s'être bien défoulé en terrain neutre, donc je les ai emmenés directement pour faire une bonne balade dans la neige, avec une pause dans un restaurant d'alpage.
Voici les meilleures photos de ses premières heures avec Saskia:
les voilà au resto du
Vuipay:
avant une
descente en yooner de nuit au clair de lune... un premier test parfaitement réussi,
tant au niveau de l'entente avec sa nouvelle compagne que de son comportement dans le restaurant!
Il restait à voir comment il allait s'entendre avec Saskia dans l'appartement, s'il était destructeur...
Il a trouvé tout de suite son coin de prédilection sur le lit de mon ancienne huskie Nykyt,
pourtant déjà imprégné de l'odeur de Snoupy; il a laissé la niche sur la terrasse à Saskia et n'y est jamais entré!
Saskia l'a laissé aller partout ailleurs, même sur son canapé (il a d'ailleurs vite remarqué qu'il est trop petit pour lui)
J'avais la possibilité de le ramener le lendemain matin au refuge, au cas où...
peut-être croyait-il que j'allais le ramener au refuge lorsque je l'ai poussé dans sa vari-kennel,
mais son regard s'est vite épanoui lorsqu'il a vu les beaux champs de neige poudreuse qui l'attendaient
et s'est laissé mettre son harnais sans aucune résistance...
Lors du dernier téléphone de la propriétaire de Snoupy, mon choix de prendre Jiro plutôt que Snoupy était définitif,
renforcé par le fait que les papiers de Snoupy n'étaient toujours pas en ordre pour son entrée en Suisse!
Les plus belles randonnées, courses et aventures, avec quelques extraits de cartes sur ce post pour situer les endroits,
ainsi que les vidéos intégrées sont les moments forts de cette nouvelle vie de Jiro avec Saskia
et leur maître disponible 24 heures sur 24 pour partager avec eux une existence heureuse,
dont l'essentiel est basé sur la neige (environ 200 jours par année dans la neige),
mais aussi sur les rencontres avec d'autres chiens, les jeux etc.
L'aspect compétition contre la montre est totalement absent de ce post,
bien que la recherche de vitesse de course sur la neige représente une de mes motivations,
réalisée grâce aux
skis de fond de randonnée, et aussi au
yooner sur les pistes damées.
***
Voici le lien pour voir un
résumé des activités et moments forts
de la vie de Jiro avec Saskia:
https://chiens-de-traineau.forumactif.com/t3139-saskia-et-jiro