L'arrivée de la tempête Bella.

Venant de l'Atlantique par le sud-ouest, avec un effet de foehn, le vent puissant a subitement pelé les crêtes,
réchauffé la neige, devenue plus agréable pour les roule-neige de Saskia:








elle a un peu de peine à se relever après ce long et merveilleux bain de "neige chaude":


nous arrivons à Plan Francey, la station intermédiaire du Moléson, déserte ce dimanche,
pour causes de vent, manque de neige et Coronavirus:




pas de ski ni de luge ici, le snowscoot est mieux adapté aux conditions:


un engin devenu à la mode mais moins performant que le yooner
pour faire courir des chiens en laisse à la descente:


au fond, le lac de Gruyère, toujours pas gelé, et la forêt qui a perdu une grande partie de sa blancheur:




les rafales ont balayé les 10 cm de poudreuse légère:


mais plusieurs nouveaux services de neige sont annoncés dès la nuit prochaine...

La tempête Bella n'a pas cassé d'arbre, mais apporté un petit service de poudreuse bienvenu,
et de la douce neige pour Saskia:


voilà l'enneigement habituel à cet endroit, avec la profonde trace des raquetteurs:


on y est encore bien loin, mais seule la qualité compte:


Saskia a toujours plus de peine à se relever:


actuellement, les conditions sont idéales:


lorsqu'il y aura autant de neige, il faudra choisir une autre balade, mieux tracée,
ou alors choisir un itinéraire à basse altitude:


sur cette même route, j'avais craint que la dernière tempête nous laisse ce décor:

une petite pensée pour le petit Nusky qui nous a quittés il y a bientôt une année
et à la pauvre chienne Patou qui ne verra plus jamais cette belle neige,
elle s'appelait Douceneige, puis Doudou, son petit nom,
hélas maintenant trop handicapée pour quitter sa maison...

la neige ne tient toujours pas sur le toit de ce chalet d'alpage, toujours soufflée:


de retour au parc, voici un nouveau copain de jeu:


pour ne pas être empêchée de jouer par Jiro, elle en est séparée:








une amitié de courte durée, on se quitte:

C'est dur de partir avec Jiro en laissant Saskia toute seule:

elle a l'air si triste!

Un bon début 2021:


sans smartphone, pas de code QR ni de musique, mais quelques cris d'oiseaux suffisent!

une balade didactique très prisée:


et une Saskia qui oublie sa patte qui la démange tellement:


pas de bottine pour marcher dans la neige, elle la perd au bout de quelques minutes:


le parcours est très fréquenté et en dehors, il y a trop de neige fraîche:














c'est le deuxième service de neige en plaine de cet hiver:






il ne manque plus que... LE FROID !! :






la fin du parcours didactique:


et la fin de la balade, située ici:


presque 2 heures de bonheur pour ce parcours:


mais pour le retour, il faut remettre la bottine à Saskia pour éviter qu'elle se lèche la patte
dans la vari-kennel, car 30 minutes suffisent pour anéantir tous les soins...
et, l'enlever à la maison, désinfecter et enduire de Clorexyderm, puis collerette obligatoire...

Dans les forêts de la banlieue lausannoise, par exemple à Froideville (un nom bien choisi),
il est possible d'échapper à la foule des stations de montagne,
tout en profitant de ce deuxième gros service de neige.
L'altitude n'y est pas suffisante pour un froid idéal, mais la neige se conserve bien avec -1°C,
soit 5 degrés de moins qu'en ville de Lausanne aujourd'hui.



C'est très difficile de ne pas se perdre dans le Jorat, tous les chemins se ressemblent.
Sans l'aide du soleil ou d'une boussole, j'ai eu de la peine à retrouver la voiture...
Un iPhone vite déchargé à cause du froid, laissé dans le sac dorsal, de rares touristes tout aussi paumés,
et nous avons tourné plus de 2 heures dans la zone marquée sur le plan ci-dessus,
même en connaissant la région.

Itinéraire approximatif reconstitué, où les nombreux chemins de débardage ne sont pas marqués:


Un arbre trop chargé de neige lourde vient de tomber, peu avant notre passage:
c'est en contournant ce genre d'obstacle qu'on peut se perdre:




de plus les coupes d'arbres et les nouvelles plantations rendent la forêt méconnaissable:






la terrasse d'un refuge que j'ai reconnu, évidemment fermé, m'a permis de m'y retrouver:

comme je voulais éviter de retourner au parc le long de la route salée,
j'ai choisi un chemin non indiqué sur la carte,  mais tracé en raquettes,
jusqu'au ruisseau, puis complètement vierge...menant heureusement à un chemin bien tracé:
j'ai hésité: à droite ou à gauche? mes Huskies ont choisi la première possibilité et j'ai suivi...
sinon on aurait retrouvé nos traces quelques centaines de mètres plus loin,
mais comme il y avait de nouvelles traces de chiens et de chevaux, et du brouillard,
cette fois, on se serait peut-être bel et bien perdus!

Depuis 2 ans, il n'y a plus eu autant de neige dans cette région!
Le 6 décembre 2012, je faisais du ski-joering avec Saskia, seule,
en suivant à peu près le même itinéraire:

Toujours ce temps gris et désagréable, avec une température entre 1°C et 3°C à Vevey;
encore du brouillard givrant mais de la bonne neige avec -5°C dès 1000m d'altitude:




une boucle de 5km ouverte pour les véhicules d'entretien des forêts et des alpages,
sans risque de se perdre:


c'est la région la plus fréquentées par les mushers des environs,
il y avait de nombreuses traces de traîneaux.
Saskia et Jiro connaissaient déjà cette boucle d'une heure en ski-joering,
mais pas les deux cabanes privées que nous avons visités...

pas mal pour s'isoler, accessible à pied et avec une bonne réserve de bois sec:






celui-là est plus lumineux, bien décoré et appartient à une société locale:








ces refuges devaient être pleins pendant la période des fêtes,
comme tout était fermé en cette période de Covid 19...

Le lac de l'Hongrin

Pour avoir enfin un peu de soleil, changement de lieu et de décor:


Un bon froid, -12°C au thermomètre de la voiture, et un lac qui fume:








peu motivés à continuer jusqu'à une impasse:


c'est plus intéressant de descendre vers le tunnel sous le barrage,
un tunnel verglacé et non éclairé, donc nous remontons, face aux Tours d'Aï:


pas de boucle possible, retour par la même route, malheureusement pour Saskia,
qui aurait préféré la belle poudreuse à un sol dur et froid:




C'était un bon choix de s'élever au-dessus de la couche de brouillard,
qui persiste depuis plusieurs jours; voici les Tours d'Aï, sous un autre angle:

Hélas la dernière promenade dans la neige pour Saskia...

Son dernier bain de neige a duré un bon moment et donnait l'impression qu'elle voulait vraiment y rester:


Lors du retour, elle a toussé dans la voiture, puis le soir sa toux est devenue inquiétante et elle n'a rien mangé.

Couché à côté de sa chaise longue, je suis resté presque toute la nuit à la caresser.
Des massages sur la nuque lui permettaient de mieux respirer, mais elle restait des longs moments
en position debout, pour reprendre son souffle.
Je me demandais si elle n'avait pas avalé de la neige bien froide et que ses voies respiratoires étaient enflammées,
mais l'aggravation des symptômes ont orienté mes recherches sur Internet vers un Collapsus trachéal,
une obstruction de sa trachée, maladie fréquente chez les chiens âgés,
surtout qu'elle avait porté depuis plusieurs jours sa collerette:
elle ne devait pas se lécher sa patte arrière gauche, en traitement:
la veille, je l'avais déjà entendue respirer bruyamment lorsqu'elle était couchée avec sa collerette,
puis changer de position fréquemment.

Vers 8h le lendemain, j'ai appelé le cabinet vétérinaire en urgence.
10 minutes de marche, en compagnie de Jiro, alors qu'elle marchait presque normalement,
quoi que plus lentement que d'habitude et sans renifler toutes les odeurs.
Lorsque la vétérinaire est arrivée avec la radiographie, l'air si triste, j'ai vite compris:
un cancer généralisé à toute la poitrine, qui avait débuté par une tumeur à une côte.
Comme elle souffrait et s'étouffait de plus en plus car ses poumons se remplissaient de liquide,
l'euthanasie a été immédiate et je remercie chaleureusement la Doctoresse Alexandra Durrer,
pour son empathie et ses gestes professionnels qui ont abrégé rapidement sa souffrance.

Saskia avait 14 ans, 6 mois et 16 jours, un bel âge, une belle vie dont peu de chiens peuvent profiter,
un amour profond, constant et indéfectible.
Son existence a coïncidé avec la plus belle tranche de vie de son propriétaire,
l'aidant à surmonter la perte de Nyk, sa première Huskie, toute blanche, décédée à 13 ans et 2 mois,
puis favorisant l'adoption de Jiro, désormais seul après 8 ans de vie commune avec Saskia.

De nombreuses vidéos sur Youtube illustrent ses exploits (4 excursions à plus de 4000m d'altitude,
du traîneau avec plusieurs attelages au début, des nombreuses courses en ski-joering et en yooner avec Jiro),
des milliers de photos des innombrables épisodes de sa vie...
Sans elle, Nusky n'aurait jamais connu 3 ans et demi de bonheur, mais lui, en mauvaise santé,
s'était éteint prématurément à l'âge de 5 ans et 4 mois, il y a presque une année.

C'est toute une tranche de ma vie qui s'est éteinte ce matin, mais un souvenir lumineux restera marqué
jusqu'à la fin de mes jours...