Parti pour le lac Lioson (1850m), j'ai revu à la hausse mon ambition en voyant sur place que la neige portait et que mes Huskies avaient besoin d'une grande course de neige:
le yooner ainsi planté dans la neige pas trop dure remplace le piolet et permet de creuser une prise pour un pied:
un groupe de skieurs en peaux de phoque grimpe cette pente sans déraper grâce aux couteaux, crochets métalliques placés sous les fixations:
après une première montée bien raide, nous arrivons à un alpage:
et voici le sommet que nous atteindrons sans l'avoir programmé:
nous montons cette pente de plus en plus raide en pensant la quitter par un chemin caché entre les rochers, à gauche, pour redescendre sur le lac Lioson:
c'est d'ailleurs ce que va faire le skieur devant nous:
mais je ne résiste pas à l'envie de grimper ce couloir, qui se fait normalement à l'aide de deux piolets; pour moi, le bâton réglable raccourci au maximum dans la main gauche et le yooner en position verticale planté sur ses dispositifs de freinage remplacent avantageusement les piolets qui se planteraient trop profondément dans cette neige:
mes Huskies, qui ont déjà montré leur talent d'alpinistes, voudraient monter plus vite et cherchent une position confortable pendant que je me fais un relais pour la photo:
ils n'ont en tout cas pas le vertige:
arrivés en haut de ce couloir:
d'autres pentes raides nous attendent:
le plus dur est fait, nous basculons de l'autre côté de la pente:
la vue plongeante sur le col des Mosses, 900m plus bas:
et les derniers mètres:
nous sommes arrivés:
c'est une première pour mes petits loups:
et il reste à grimper sur ce dôme de neige:
c'est l'heure de la descente, hélas trop tardive:
depuis là, c'est la grande pente qui se présente devant Saskia et Jiro qu'il faudra descendre en yooner:
le résultat d'une chute dans la neige trop molle et incontrôlable est une glissade de 20m et le devoir de récupérer l'engin, en tirant les 40kg des chiens, qui ne comprenaient pas pourquoi il fallait remonter cette pente:
la trace montre l'étroitesse du patin, pas adapté à de la neige qui enfonce:
nous arrivons au lac Lioson, qui est dans cet état au début du mois de mai habituellement:
la vidéo de cette descente montrera que Saskia et Jiro n'ont pu galoper qu'à la fin de cette course, sur l'ancienne piste des plongeurs sous le lac Lioson...
La matinée hivernale d'hier dans les Préalpes n'a pas été aussi neigeuse en Valais, à 1500m d'altitude, pas même une saupoudrée, il a seulement gelé pendant la nuit et les rochers exposés au Sud sont restés secs, ce qui n'a pas dû déplaire aux bouquetins:
montés par le sentier jusqu'ici, nous rejoignons la "route" qui mène au barrage:
pour que les petits loups puissent boire, je vais vers le ruisseau, décoré par un buisson recouvert d'une fine couche de glace:
nous éviterons de passer sur le barrage:
redescendus de l'autre côté, en profitant du fait qu'il est presque vide:
nous jouissons d'une vaste surface de neige légèrement ramollie:
les Dents du Midi perdent peu à peu leur écharpe nuageuse formée sur place par le vent du Sud-Ouest:
elles forment un véritable dentier et devraient porter ce nom, qui serait adapté à leur allure plutôt qu'à leur position relative... en France, il y a bien le Râteau dans le massif de la Meije! dans les Pyrénées, les Pics du Midi de Bigorre et d'Ossau sont également au Sud des régions éponymes; vu du Nord, le Dentier est logiquement sous le soleil à midi: comme depuis Montreux et toute la région dite Riviera vaudoise...
avec Saskia et Jiro, nous avons contemplé cette montagne depuis bien des endroits, depuis le Nord, à 400m d'altitude, vers Monthey:
et de plus près, les Doigts cachent presque la Haute Cime, à droite:
depuis le sommet du Breithorn, à 4164m d'altitude, loin à l'Est du Dentier, soit tout à gauche de l'image suivante, également à gauche du Cervin:
depuis les hauts de Verbier, aussi à l'Est:
moins souvent depuis l'Ouest, comme dans la région des Crosets:
Cette descente du lac de Salanfe est même interdite aux piétons lorsque les avalanches forment des névés extrêmement raides en dévers, remplissant complètement le chemin qui est de plus exposé aux nouvelles coulées et chutes de pierres. Il ne reste plus que le raccourci que nous avons monté, avec des échelles métalliques que les chiens n'apprécient pas trop et redescendre par ce sentier est pratiquement impossible avec deux Huskies attachés...
Je ne pense pas refaire cette course, même si les paysages enneigés avec le lac gelé sont magnifiques.
En été, le chemin devient praticable pour les véhicules du restaurant, dégagé de ses cailloux tombés lors des redoux hivernaux et du dégel printanier, mais reste exposé au chutes de pierres; le lac peine à se remplir à cause des fuites d'eau, ce qui en fait un endroit peu intéressant pour les balades. Pour nous, c'était le dernier moment de faire cette course, il eut été préférable de la faire une semaine plus tôt.
Ce n'est pas la joie ces jours, avec la pluie au moins jusqu'à 3000m d'altitude et les inondations dans toute la région! Jiro ne supporte pas l'arrivée du chaud humide, il a déjà sa maladie de la peau sous le ventre, comme l'été passé. Comme si ça ne suffisait pas, il s'est abîmé deux ongles à la patte avant droite, en se débattant chez le véto, voulant sauter par surprise de la table d'opération, ne supportant pas qu'on le tonde sous le ventre!!
Depuis 2 jours, nous ne sommes pas sortis de l'appartement, il ne doit pas se mouiller... Même pour faire ses besoins sur la terrasse, je dois protéger le bandage enveloppant sa patte avec plusieurs sachets imperméables bien fixés. Saskia a droit également à son repos forcé.
Il n'a jamais ça en hiver! Saskia est sous surveillance. Vive la neige et le froid!
Peut-être que les Chiens Nordiques qui ne connaissent pas la neige et le froid en hiver sont mieux habitués à ces conditions pourries et n'en souffrent pas autant que Saskia et Jiro...
Cette année, peu d'espoir, je ne crois pas beaucoup aux saintes glaces et pense que l'été vient rapidement, mais on ne sait jamais...
En attendant, les désinfectants et pommades antibiotiques semblent arriver à bout de cette sale maladie de la chaleur humide et je vais encore tondre Jiro sous le ventre, pas à raz, mais à 5mm environ, pour éviter que l'humidité macère en provoquant ces infections bactériennes, peut-être Saskia aussi, dès la moindre alerte. Quant aux deux griffes blessées de Jiro, c'est en voie de guérison, mais il ne pourra pas s'ébattre avec les autres compagnons avant une semaine au moins.
Je n'avais pas vu les problèmes de peau de Jiro ...
Je pense plutôt que c'est une sorte de prédisposition. Jiro a des problèmes de peau comme d'autres des problèmes cardiaques, pulmonaires ou autres !
J'avais un husky blanc, Jeemwick, qui avait toutes sortes d'allergies. Il se grattait tellement autour des yeux qu'on aurait dit qu'il avait la leshmaniose ... et on a contenu ses allergies avec une petite dose de cortisone à vie, hélas, sinon ça revenait indéfiniment !
Si tu en as à côté de chez toi, les magnétiseurs sont efficaces dans ce genre de problème.
Remets-toi vite, petit Jiro
BlaiseAdministrateurMessages : 4910 Date de naissance : 01/12/1953 Date d'inscription : 12/10/2011
J'y ai pensé maintes fois, un alpage au-dessus de 2000m d'altitude, avec un ruisseau, de l'ombre, un grand névé qui reste tout l'été, surtout pas de bétail... et un minimum de confort pour son maître... Vivre dans une cabane de haute montagne serait encore mieux, à condition de ne pas trop l'exposer au soleil sur les glaciers. J'ai connu un Malamute qui vivait avec son maître tout l'été dans une cabane à 3200m d'altitude. Et les Groenlandais qui promenaient les touristes au Jungfraujoch, à plus de 3400m d'altitude. Les chiens du glacier aux Diablerets montent encore pour promener des touristes sur le glacier et sont protégés du soleil par des parasols.
Jiro ne dédaigne pas un bon bain de soleil avant de se rafraîchir dans la chambre climatisée; ce qu'il ne supporte apparemment pas, ce sont ces temps tropicaux humides sans soleil et ces variations de températures. Pour Saskia, c'est pareil, et Nykyt, ma première Huskie, idem avec en plus la peur des pétards de la fête nationale!
De mai à septembre, il faudrait pouvoir s'exiler en Nouvelle Zélande ou en Patagonie...
Plus tôt que d'habitude, les morilles remplacent totalement la neige:
des quadruplées:
et des tricholomes St-Georges, meilleurs que les champignons de Paris:
mais un jour après, la qualité n'est plus la même:
avec 4kg d'épinards sauvages récoltés en 4 heures pendant que Saskia a eu le droit de creuser, sans le moindre névé pour se nettoyer et jouer, nous rentrons tout de même heureux!
Le 16 mai 2013, il y avait encore pas mal de neige, mais peu de morilles:
et le 4 mai dernier, elles étaient à peine sorties que la neige est revenue, pour le grand bonheur de Saskia et jiro, qui se fichent complètement des morilles:
C'était aussi une belle promenade pour mes petits loups, sans tiques à cette altitude, et maintenant, il reste les parcs d'ébats pour jouer le soir, ces journées estivales se déroulent toutes de la même manière: grande marche le matin au bord du lac ou dans les vignes, repos l'après-midi et jeux le soir... en attendant de remonter à la neige! Par chance, Jiro adore les chiens et veut très souvent jouer avec eux, mais Saskia préfère creuser...