Juste en face de mon appartement, depuis le printemps 2020, de nouvelles vies apparaissent...
Très occupé par Saskia et Jiro à cette époque, je ne regardais pas souvent les toits voisins:
L'essai des ailes, face au vent, a été un moment spectaculaire, accompagné de nombreux cris:
L'année suivante, Saskia étant décédée et Jiro vivant la moitié du temps sur ma terrasse, j'ai suivi plus attentivement l'activité du même couple reproducteur, depuis le début:
mais hélas, le lendemain d'un orage, les parents essayaient encore de nourrir leurs deux poussins morts:
C'est en 2022 que j'ai observé attentivement le développement de ces oiseaux, devenus familiers:
mais cette fois aussi, la loi de la Nature a été impitoyable: le poussin le plus téméraire s'est trop éloigné de la cheminée, une proie facile pour un Milan noir, qui a aussi des petits à nourrir:
là, heureusement, les deux rescapés, trempés après un orage, ont pu regagner leur abri:
lors d'un jour de canicule, l'une des 4 cheminées les protège des rayons du soleil:
si ce toit convient aux Goélands, c'est aussi grâce aux barres à neige:
un poisson du lac régurgité dès qu'un poussin "clique" sur la tache rouge du bec d'un parent:
contrairement aux Grèbes, dont les nids sont construits sur l'eau, les poussins apprennent en premier à marcher:
jusqu'au grand jour:
le poussin le plus avancé a cru pouvoir quitter le toit, mais son retour a été un miracle:
le dernier à être encore nourri sur le toit:
voilà sa très certaine destination, toujours accompagné de ses parents:
peu craintif, il semble me reconnaître, à ma voix:
le "grisard" sait déjà presque tout faire, sauf s'alimenter:
c'est un intrus parmi les canards sauvages:
il siffle encore ses parents pour recevoir du poisson:
les deux grisards flottent ensemble près de leur lieu de naissance:
mais ne tarderont pas à se mêler au groupe qui suit le bateau de pêche:
ils ne reviendront que quelques fois sur "leur" toit, au cours du mois de juillet, puis en seront chassés par les adultes... pour éviter la consanguinité, ils feront leur vie probablement loin de la région; ce n'est qu'après 3 ans qu'ils seront adultes.
Ce printemps 2023 a vu naître 3 poussins, toujours au même endroit, malgré les attaques obstinées des corneilles:
défendus avec acharnement, jour et nuit, ils se baladent sur le toit, à 40mètres de ma terrasse:
J'espère que rien ne leur arrivera et que je pourrai bientôt assister à leur vol élégant...
Il m'a fallu beaucoup de patience et trier les photos, faites avec mon petit Canon de poche. Heureusement que "mon" poussin s'est laissé approcher à 3 mètres. La cheminée est à environ 40 mètres...
Cet adulte s'est laissé approcher à une dizaine de mètres:
Au vol, je n'ai pas réussi à faire mieux que ce tourbillon de Goélands, profitant d'un courant ascendant comme font les rapaces:
Voici une image montrant un grisard qui attaque une corneille pour lui voler de la nourriture:
Les jeunes sont très drôles, comme sur cette imagée trouvée sur Internet:
Voilà les cris que j'entends souvent:
Cette vidéo présente bien ces Goélands leucophées, autrefois appelés Goélands argentés à pattes jaunes:
Ils se sont habitués à l'expansion humaine, les privant de nombreux lieux de nidification, c'est pourquoi ils choisissent les meilleurs toits depuis quelques années! Et lorsque la cheminée est plus petite, le nid aussi, comme ici: hélas, à plus de 100 mètres, le nid est peu visible! l'année dernière, un seul poussin était né derrière cette cheminée!
Oui, la patience, mais elle a payé aujourd'hui, car j'ai appris que, ce dimanche, il n'y a pas de bateaux de pêche sur le lac... donc pas de poissons rejetés par les pêcheurs, faciles à trouver!
C'est donc dans un champ que ce campagnol a été attrapé, et régurgité:
le poussin le plus affamé s'en est emparé, plutôt par curiosité:
l'adulte l'ayant vite repris pour l'avaler une deuxième fois! un petit poisson est une nourriture mieux adaptée aux poussins.
Oui, pour un appareil de poche acheté il y a une quinzaine d'années et qui fonctionne toujours aussi bien!
Aujourd'hui, un poussin utilise ses petits bouts d'ailes pour l'équilibre de sa marche sur le toit, alors que ses deux frères atteignent la barre à neige, encore infranchissable:
Un début de vie totalement différent pour ces Grèbes huppés, dont les oeufs sont encore couvés:
et d'autres poussins plus précoces, nagent déjà ou sont portés sur le dos:
en fait, il y en a 4:
ici, Jiro est devant la famille de Grèbes huppés:
à une centaine de mètres du port, une petite plage est fréquentée par quelques mâles de canards, 3 Colverts au premier plan, puis 2 Nettes rousses et enfin 2 Milouins, espèce devenant rare ici:
un pain entier délaissé par un Colvert fait le bonheur de quelques Moineaux:
Il n'y a plus de Mouettes, les Goélands sont sur les toits, dans les champs ou volent vers les bateaux de pêche, restent les Foulques, Morillons, Harles bièvres, Hérons cendrés et nombreux Cormorans au large, sans oublier une Bergeronnette grise, et les Pigeons domestiques, Corneilles et Corbeaux freux en abondance.
Jiro revenait de chez la véto pour sa 10ème injection et c'était l'occasion de suivre le bord du lac.
Je suis avant tout intéressé par la vie des oiseaux dont je peux assister à l'évolution, alors que mon frère connaît bien plus d'espèces, qu'il aime photographier avec du matos professionnel; il s'intéresse plus aux raretés qu'au comportement des oiseaux courants.
Hormis ceux que j'élève, je me contente de regarder ceux que je vois dehors, encore pas mal de variétés mais je n'ai pas le matériel pour les photographier. Un jour ... En attendant je me régale de tes photos.
BlaiseAdministrateurMessages : 4924 Date de naissance : 01/12/1953 Date d'inscription : 12/10/2011
Ils conserveront leur plumage gris-brun jusqu'à l'âge de 3 ans, devenant de plus en plus blanc sous les ailes. Adultes à partir de 4 ans, prêts à se reproduire, mais dans une autre région. C'est seulement à cet âge que leurs pattes seront jaunes, comme leur bec où la fameuse tache rouge apparaîtra, lors de leur premier plumage nuptial.
Il faudra encore un bon mois pour qu'ils volent aussi bien que leurs parents et au moins un mois de plus pour devenir indépendants, capables de se nourrir, d'abord derrière un bateau de pêche puis aussi dans les champs, en compagnie des Corneilles...
En automne, les Mouettes rieuses seront de retour, très habiles pour pêcher les petits poissons près de la surface de l'eau et près des bords du lac, alors que les Goélands iront pêcher des plus gros au large, ou voler ceux pêchés par les Cormorans en profondeur. Car les Goélands sont bien trop légers pour plonger, mais en contrepartie, ils volent aussi bien que les Milans et les Buses, qui sont des rapaces pourvus de bonnes serres. Les Goélands ne peuvent rien attraper avec leurs pattes palmées, mais peuvent nager et se reposer en flottant. Le petit crochet au bout de leur bec solide sert à harponner les poissons, qu'ils avalent immédiatement.
Hélas, il est rare que les 3 poussins parviennent à maturité...
depuis le début juin, j'ai observé que les poussins étaient moins bien nourris; de plus l'un d'eux s'est encoublé en franchissant l'arête Nord du toit, du coup, il a raté un repas... là, il est évident qu'un poussin manque:
de plus l'autre semble bien faible:
La mère regarde son poussin inanimé:
il reste un grand et un petit, certainement une femelle:
le plus costaud semble impatient de voler:
plusieurs hypothèses possibles à propos du décès du poussin, peut-être une attaque d'autres Goélands, car chaque fois que des disputes éclatent, les poussins se cachent le plus près possible d'une cheminée, la tête sous une tuile... le poussin blessé serait retourné au nid pour y mourir, car j'ai vu les parents bien occupés derrière la cheminée, et pas pour le nourrir, les deux autres restant à distance.
à Villeneuve, des canetons de Colverts ont déjà bien grandi:
Oui, hélas la Nature est impitoyable, je viens de voir un adulte retourner avec son bec le cadavre du poussin, pour l'éloigner du nid et j'ai vu qu'il ne reste que son bec, ses pattes et son duvet, c'est bien triste.
Les rapaces laissent fréquemment leur poussin le plus fort tuer le plus faible et l'éjecter du nid... Le plus fort des deux poussins des Aigles dévore l'autre, tué et charcuté par sa mère! Cruel, mais certainement pour éloigner les mouches et éviter les infections. Le but étant aussi d'avoir moins de becs à nourrir, lorsque les proies sont rares.
D'après les pêcheurs, les poissons manquent dans nos lacs, à cause de la température trop élevée de l'eau, des moules quagga qui détruisent leur écosystème, mais aussi à cause des Cormorans en surnombre. Les Grèbes huppés, Harles bièvres, Foulques et Morillons en revanche semblent prospérer. Les Hérons cendrés, Corneilles noires et Corbeaux freux sont aussi trop nombreux, au détriment des espèces plus rares.
C'est comme chez les humains, les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.
Ici les rongeurs s'en prennent à mes minis poules. Ce matin c'est le coq que j'ai retrouvé mort et partiellement rongé. J'ai quelques oeufs en couveuse, s'ils ne sont pas viables ...
BlaiseAdministrateurMessages : 4924 Date de naissance : 01/12/1953 Date d'inscription : 12/10/2011
Sur les toits, à l'abri des renards, fouines etc, les Goélands ont trouvé la parade. Mais il y a d'autres dangers, venus du ciel, et cette chaleur qui les oblige à se mettre à l'ombre des cheminées.
Après que le cadavre du troisième a été déplacé et que le nid a été débarrassé, le toit est assaini et le plus grand poussin explore presque toute sa surface, jusqu'à la zone interdite, sous la barre à neige:
heureusement, il est discipliné et renonce, pour visiter les autres faces:
Le jour même, lors d'une petite balade avec Jiro à Lutry:
Pas facile de distinguer les deux poussins bien à l'ombre:
Pour la première fois, nourrissage sur la partie triangulaire du toit, car les poussins ne doivent pas s'habituer à la routine:
dispute pour un bon morceau:
le repas terminé, retour à l'ombre d'une cheminée:
Hier soir, il y avait au menu des spaghettis à la bolognaise, prédigérés et régurgités en vrac, sûrement trouvés dans une assiette abandonnée, sur l'une des nombreuses terrasses de restaurant au bord du lac... pas étonnant que les deux poussins grossissent maintenant aussi vite!